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Je n’ai rien à cacher sur internet

Donnez-moi deux lignes de la main d’un homme, et j’y trouverai de quoi suffire à sa condamnation. – Cardinal de Richelieu

Je vais probablement enfoncer quelques portes ouvertes pour certains mais j’ai eu envie d’écrire cet article pour rappeler quelques faits.

La sortie récente du film « The Great Hack » (que je vous conseille d’aller voir sur Netflix si ce n’est pas déjà fait) m’a rappelé de quelle façon les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) utilisent nos données.

En 2014, des chercheurs du centre psychométrique de l’université de Cambridge ont développé une technique pour comprendre la psychologie d’une personne uniquement grâce aux « likes » sur Facebook.

Cet algorithme a attiré la convoitise d’un cabinet londonien spécialisé dans les études de consommation et d’opinion politique : Cambridge Analytica.

Le centre refuse de partager ses travaux à l’exception du professeur de psychologie de l’université, le docteur Aleksandr Kogan.

Pour cela, il va créer une application baptisée « ThisIsYourDigitalLife » proposant de payer les utilisateurs qui acceptent de remplir des tests psychologiques tout en autorisant l’accès à leurs données Facebook.

L’application ne s’arrête pas là puisqu’elle récupère aussi les données Facebook des amis de ces utilisateurs sans qu’ils soient au courant.

En tout, c’est plus de 50 millions de profils Facebook récupérés illégalement qui seront ainsi vendus à Cambridge Analytica entre 2014 et 2015.

Prenons le temps de la réflexion, les données récupérées de cette façon correspondent simplement à vos likes Facebook. On ne parle même pas ici des trackers présents sur quasiment tous les sites qui transmettent à Facebook en temps réel ce que vous consultez… et des monceaux de données qu’un internaute laisse sur la toile.

Ces données collectées ont ensuite été utilisées lors des élections politiques pour « profiler » les individus et pour leur proposer du contenu personnalisé (vous avez déjà lu cela quelque part, pas vrai ?).

Il est prouvé qu’une bonne communication sur les bonnes catégories de personnes peut modifier la façon de penser d’un électeur.

Cambridge Analytica serait à l’origine de l’élection de Trump, du Brexit et de nombreuses autres élections qui auraient dû être plus démocratique et sans manipulation… (à titre d’exemple, l’entreprise a été impliquée dans 44 élections aux Etats-Unis en 2014…)

Cette démonstration vaut pour tous les GAFAM et les grandes sociétés qui récupèrent des données sur vous.

Imaginez quelques instants un monde dans lequel nous avons élu un président qui transforme notre démocratie en espace totalitaire associé à cet espace numérique où ils savent tout de vous et de votre façon de penser…

Même si ces données ne vous semblent ni sensibles, ni confidentielles, elles vous appartiennent et ne devraient pas être utilisées dans un but de manipulation ou de catégorisation d’individu.

Our personal data is out there and being used against us in ways we don’t understand. – Carole Cadwaladr 

Si vous aviez su que vos données seraient utilisées à ces fins et parfois récupérées à votre insu, auriez-vous fait les choses différemment ?